MACROSS DELTA

Il faudra attendre attendre 2016 (nonobstant comme pour Macross Frontier la diffusion d’une version incomplète du premier épisode en Décembre de l’année précédente) pour voir paraître une nouvelle série télévisée dans l’univers Macross.

Comme depuis 2002, c’est le Studio SATELIGHT qui est à la barre et Shôji KAWAMORI garde son rôle de réalisateur en chef. Il est cette fois-ci épaulé par Kenji YASUDA (Noein, Shugo Chara) à la réalisation et Toshizo NEMOTO (Log Horizon) au scénario, ainsi que nombre de ses collaborateurs habituels. Côté musique on retrouve cette fois-ci le duo TOMISIRO et Saeko SUZUKI, déjà collaborateurs sur la série Rinne no Lagrange, auquel vient s’ajouter Mina KUBOTA (Kaleido Star).

Prévue initialement pour durer 13 épisodes avec un film conclusif, la série finalement retravaillée sous la forme d’une saison complète de 26 épisodes.

On a souvent exprimé que Macross repose sur le mélange entre trois éléments majeurs (méchas, musique et amour) dont le dosage variera d’une série à l’autre. Dans le cadre de Macross Delta et son choix de mettre en avant un groupe de cinq idoles dont les chansons sont le seul rempart contre le Vár, une étrange maladie qui rend les gens fous et violents – on se doute que la jauge va bien plus pencher du côté de la musique que durant Macross Frontier.

Pour tout dire, le concept de la série n’est pas sans rappeler celui d’une autre excellente (si ! si !) série de KAWAMORI datant de 2012, AKB0048, une série de science fiction mettant en scène un groupe d’idole luttant – et ce parfois à bord de méchas – contre une société dystopique ayant banni toute forme de divertissement dans la galaxie. Si cette série a surtout fait du bruit pour son utilisation ultra marketing du groupe AKB48, difficile de ne pas y voir une série Macross qui ne dit pas son nom, et la filiation avec Macross Delta est évidente.

Et pourtant… résumer simplement la série à son groupe d’idole serait incroyablement réducteur. Car paradoxalement à son côté pop et ses chansons à foison Macross Delta recèle d’une richesse insoupçonnée. En faisant le choix d’un conflit entre deux factions humanoïdes, Delta présente un côté géopolitique d’un niveau jamais vu avant dans Macross. Certes on est pas devant (certains) Gundam, mais pourtant la série explorera à foison le rôle de la Terre dans l’échiquier galactique et son influence sur les autres cultures et les problèmes que cela entraine, au point qu’on ne saurait qualifier les antagonistes de “méchants”. A cela s’ajoute une couche de plus dans le développement de la Protoculture et surtout une espèce d’assemblage en liant tout (ou presque) ce qui a pu venir avant, comme si chaque précédente production était une pièce du puzzle qui venait enfin se former dans Macross Delta. Et comme toujours l’action n’est pas en reste avec de formidables moment d’action aériennes comme seul Macross sait le faire – on est loin de Macross 7 où les chansons prenait totalement le pas sur les méchas.

A côté de ça la série suit des choix de construction inhabituels pouvant rebuter, comme le fait de partir sur une première moitié très intense, pour ensuite se poser sur la seconde moitié afin d’y offrir le développement des personnages qui fait défaut à la première partie. De la même façon, la construction du triangle amoureux est assez inhabituelle, en faisant le choix d’une relation totalement à sens unique pour l’un des trois personnage loin des hésitations d’Hikaru ou d’Alto par exemple. Enfin le nombre conséquent de personnages se fait parfois au détriment de leur développement – si Macross 7 donnait l’impression d’une série de 26 épisodes étirée en 49… Macross Delta quant à elle donne plutôt l’impression du contraire. Le tout étant cumulé par le final de la série qui donne l’impression d’attendre une suite au lieu des finaux bien définitifs auxquels la licence nous a habitué.

A côté ça on peut se demander aussi si la série n’a pas été victime de la crise financière de l’industrie des animes tant elle semble parfois en… retrait sur certains plans. Si au contraire de Macross Frontier, les séquences en animation traditionnelles ne sont pas loin de la perfection, on sent certaines limites dans l’utilisation des CG, notamment au niveau de la quasi absence de la forme Battroïd des Valkyries (les affrontement se résumant la plupart du temps à des combats entres avions) et surtout du peu de vaisseaux présents à l’écran en même temps même quand les forces en présences sont censés être gigantesques.

Pas de quoi gâcher ce qui reste une formidable production, mais un cumul de petit détails qui entache un peu son potentiel global.

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