Devant le succès de Macross 7, Big West et le Studio NUE décident de mettre en branle une nouvelle série d’OAVs à l’occasion du 15ème anniversaire en 1997 et qui aura aussi la particularité d’être à ce jour la dernière série réalisée par le Studio NUE.
Cette série, ce sera Macross Dynamite 7, qui nous amène un an après la fin de la série éponyme.
Là où on pouvait penser que cette suite reprendrait éventuellement quelques éléments laissés en suspens à la fin de la série, il n’en est rien et on part au contraire dans une histoire indépendante, sorte de Moby Dick galactique au milieu duquel se trouve plongé Basara Nekki… et sa musique !
Car évidemment, ce sera l’occasion pour les Fire Bomber de sortir un nouvel album avec tout un tas de chanson toujours aussi rock afin de ravir les fans du groupe.
Pour le reste la grande qualité de la série vient sans nul doute de son excellente réalisation technique, avec un graphisme et une animation qui n’ont pas grand chose à envier à un épisode de Macross Plus !
Une œuvre au final plutôt anecdotique, mais de quoi prolonger le plaisir pour les fans.
Avec la décision de revenir sur Macross en 1994, Shôji KAWAMORI et le Studio NUE décident de voir les choses en grand. Ainsi outre Macross Plus, c’est une toute nouvelle série télévisée qui est annoncée : Macross 7. Pour tout dire, il est difficile de dire ce qui a motivé précisément la création de cette série car cela n’est pas beaucoup documenté dans ce qui a pu arriver en occident sur le sujet, ce qui est sûr néanmoins c’est qu’il y avait une volonté de créer une vraie suite à The Super Dimension Fortress Macross et d’en profiter pour y intégrer beaucoup d’éléments scénaristiques qui n’avaient pu être utilisés 12 ans plus tôt. Le tout en renouant aussi avec le concept original de Macross qui était plus humoristique et parodique.
Au final en retrouve donc une très grande partie du staff de la série originale, dont notamment le scénariste de DYRL? et de Macross II, Sukehiro TOMITA, et le character designer Haruhiko MIKIMOTO (qui néanmoins ne dirigera pas l’animation de la série alors qu’il oriente dès lors sa carrière vers l’illustration et le manga). Shôji KAWAMORI dirigeant Macross Plus, il n’y gardera qu’un rôle d’écriture et de supervision laissant la réalisation au vétéran Tetsuro AMINO (Iria – Zeiram The Animaiton, Arslan Senki).
Bien que plusieurs décennies séparent Macross 7 de la série originale, la série se présente d’emblée comme une suite directe – à l’opposé de Macross Plus qui tient plus du spin-off. Macross s’achevait par l’annonce d’un grand plan de colonisation galactique… et c’est au sein d’une de ces flottes de colonisation que prend place cette suite. Pour faire le lien, le couple emblématique de la série originale, Max et Milia Jenius, y tient un rôle de choix et leur fille Mylène est l’un des personnages principaux.
Là où Macross 7 va surprendre par contre c’est par son concept : Macross nous avait présenté des pilotes et des chanteurs, et donc l’idée folle que se sont posés KAWAMORI et AMINO est simple : pourquoi pas un pilote chanteur ?
Et de cette idée va naître ce qui sera la série la plus controversée de la licence.
Il faut l’avouer : le concept peut paraître ridicule. Mais la réussite de Macross 7 est de l’assumer complètement et de proposer un ton totalement décalé. Basara Nekki, le fameux pilote chanteur de la série, est un personnage tout à fait unique et barré… mais plutôt que de tenter de nous faire gober la pilule, la série choisi d’en faire justement un personnage totalement décalé du reste de la série, et donc des autres personnages, dès le premier épisode. Ainsi quand Basara file dans sa Valkyrie pour pousser la chansonnette face aux ennemis tel une Lynn Minmay sous acide… C’est le public qui est représenté par tous les autres personnages présents qui en restent sans voix.
On pourrait donc présenter Macross 7 comme une version jusqu’auboutiste des concepts de la série originale avec un côté volontairement kitsch et un ton ne se prenant pas toujours au sérieux – une approche diamétralement opposée donc de celle de Macross Plus sorti au même moment. On dit souvent que Macross se résume à trois pierres angulaires : méchas, musique et amour dont le dosage varie d’une série à l’autre, et dans le cas de Macross 7 la barre est totalement poussé du côté musique. Macross était avant tout une série de méchas avec de la musique… mais il n’est pas exagérer de dire que Macross 7 serait plus à considérer comme une série musicale avec des méchas. Et c’est là toute la différence. Au-delà du conflit entourant la flotte et les personnages, Macross 7 est tout autant l’histoire de ce petit groupe de Rock que sont les Fire Bomber et qui essayent de trouver leur succès.
Pour illustrer les Fire Bomber d’ailleurs, le choix est fait pour cette fois de différencier comédiens et chanteurs. Ainsi alors que Nobotushi CANNA et Tomo SAKURAI prêtent respectivement leurs voix à Basara et Mylène, c’est Yoshiki FUKUYAMA (actuellement membre du groupe JAM Project) et son groupe Humming Birds qui sont choisis pour représenter les Fire Bomber, FUKUYAMA offrant ses talents de chanteurs pour Basara. Pour Mylène, c’est une jeune chanteuse appelée Chie KAJIURA qui interprétera ses chansons. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Big West et Victor Records feront les choses en grand avec pas moins d’une dizaine (!) d’albums au cours de la diffusion de la série, certains avec des chansons qui ne seront jamais utilisées dans l’anime.
Macross 7 sera ROCK ou ne sera pas. Histoire d’appuyer à quel point les Fire Bomber seront le cœur de musical de la série, elle aura par ailleurs la particularité de n’avoir aucune OST qui lui est propre en dehors de la discographie du groupe. Les rares compositions musicales non issues des albums des Fire Bomber étant quelques pistes tirées de Macross Plus et de Macross II (!).
Et pourtant malgré cette approche extrême et décalée, malgré ce kitsch ambiant, on découvre un univers travaillé aux personnages nombreux et attachants et avec un réel développement sur la durée, autant du côté des héros que des protagonistes. L’univers n’est pas en reste avec l’introduction de nombreux éléments, parfois surprenants (comme la présence pour la première fois de créatures géantes et d’éléments quasi surnaturels) mais qu’on retrouvera souvent par la suite, le tout accompagné de moult révélations autour de la Protoculture et des liens parfois surprenant avec l’univers établi dans la série originale. Et alors que la série avance et que le côté déjanté de celle-ci trouve sa raison d’être… Difficile de ne pas être convaincu par le résultat.
Tout n’est pas parfait dans la forme néanmoins. Si la réalisation technique est correcte et a le mérite d’être plutôt homogène, elle n’aura que très rarement de fulgurances sur les 49 épisodes que composent la série (les grand moments d’actions à bord de méchas se faisant relativement rares, la série les gardant en réserve pour ses moments phares) et souffre d’une utilisation parfois excessive d’animation répétée. Un problème qui se retrouve aussi en terme de rythme, où la série suivra souvent un schéma assez répétitif dans son déroulement. Le paradoxe c’est que ce rythme est aussi la raison qui permettra une aussi bonne évolution des personnages et que la moindre rupture de la routine devient tout de suite marquante… mais cela ne parvient pas pour autant à effacer la sensation d’un rythme un peu trop lent, comme si on voyait une série de 26 épisodes étendue sur le double.
Malgré ces réserves, Macross 7 demeure à n’en pas douter une série réussie avec des qualité surprenantes, mais son parti pris fait qu’elle n’est pas du gout de tout le monde et elle a toujours amené à des avis clivant : on adore ou on déteste, mais les Fire Bomber laissent peu de place aux démi-mesures. Le public Japonais néanmoins ne s’y est pas trompé, et la série fut un gros succès de la saison 1994-1995 même si elle n’atteint pas les sommets de l’originale (il faut dire qu’un “petit” anime appelée Evangelion débutait au même moment), amenant toute une nouvelle génération de fans sur Macross.
En parallèle à la série, Macross 7 fut également accompagné d’un film cinématographique The Galaxy Is Calling Me?, en vérité un court métrage de 30 minutes accompagnant Macross Plus – Movie Edition en salles. Se présentant comme un gros épisode situé vers la fin de la série, elle permet surtout d’offrir une bien plus belle réalisation technique et d’y introduire une autre fille du couple Jenius.
Pour parachever le tout, une série de trois OAVs Macross 7 Encore suivra la fin de la série, rajoutant notamment du background aux Fire Bomber ainsi qu’une petite aventure déjantée face à une flotte de Meltrandi…
Contrairmente à Macross II et Macross Plus, Macross 7 n’est jamais sorti en occident à l’époque. Les raisons sont multiples : déjà on peut penser que le concept a pu refroidir les éditeurs (il faut dire ce qui est : le public occidental de Macross a beaucoup d’atomes crochu avec celui de Robotech et a tendance a préféré son aspect militariste à son aspect musical), mais il faut aussi compter le nombre d’épisodes : 49 c’était beaucoup à une époque où la tendance était surtout de sortir des séries d’OAVs relativement courtes. Enfin le dernier obstacle, et de taille, venait du prix des droits : l’achat de la série aurait nécessité en plus de négocier auprès de Victor Entertainment les droits de tous les albums des Fire Bombers dont le coût était faramineux, les éditeurs américains estimaient que même s’ils mettaient tous ensemble, ça resterait trop cher. Par la suite les divers conflits de droits sur la licence ont réglé la question même si les accords récents concernant les droits de Macross ont amené à une annonce de la série en Blu-Ray sur le sol américain. Quant à la France ? Mystère…
A noter qu’en France on a tout de même eu droit à l’édition du manga Macross 7 Trash de Haruhiko MIKIMOTO chez Glénat, même s’il n’a qu’un rapport très distant avec la série.