Comme son nom l’indique Macross Frontier Nyan X2 Music Clip (également appelé “Nyankuri”) est une espèce de long clip musical de Macross Frontier sorti en 2010.
Durant une quarantaine de minutes, il s’agit un peu de l’équivalent de Macross Flashback 2012 pour Frontier, avec un montage de différentes chansons de Ranka et Sheryl sur des extraits de la série et du premier film, le tout entrecoupé d’interviews fictives des deux personnages.
Sans réelle surprise devant le carton de la série – mais aussi pour les habitudes de Shôji KAWAMORI – une adaptation filmique de Macross Frontier sera rapidement annoncée sur les écrans japonais. Le staff de la série rempile à la différence que KAWAMORI reprend le rôle de seul réalisateur.
La surprise de cette adaptation néanmoins, c’est que là où ce genre de procédé nous a habitué à un unique film, c’est un dyptique qui est directement annoncé pour cette nouvelle interprétation de l’histoire de Macross Frontier.
Le premier film The False Songstress sortira en 2009, un an à peine après la fin de la série. Contrairement à Do You Remember Love? qui était une réimagination complète, ce premier film évoque en premier lieu plus celui de Macross Plus, car sa première heure est essentiellement un remontage du début de la série. On y trouve quelques différences : des changements dans la présentation et les relations de certaines personnages, l’introduction de quelques nouvelles pistes… mais on est essentiellement devant une compilation de la série… jusqu’au moment où arrive la deuxième heure où on se trouve soudainement avec de l’animation uniquement inédite (hormis l’utilisation ci et là de quelques stock shots). Néanmoins on reste globalement dans les grandes lignes de la série éponyme, mais présentée sous une forme plus dynamique et condensée.
Puis alors vint le second film deux ans plus tard en 2011, The Wings of Goodbye. Et c’est là par contre qu’on se présente devant ce qui est essentiellement le Do You Remember Love? de Macross Frontier. Là où le premier film se présentait dans les grandes lignes comme une version condensée du début de la série, le second part de plein pieds dans une réimagination totale : scénario radicalement modifié, rôle des personnages bien différents, déroulement souvent surprenant, et ce que jusqu’au climax déviant largement ce celui de la série, et ce jusqu’à son aboutissement qui n’hésitera pas à modifier le destin de plusieurs personnages majeurs.
Evidemment à l’instar de Do You Remember Love? beaucoup d’éléments et de concepts sont bien moins développés dans les films mais ils en demeurent une alternative indispensable tant le récit développe sa propre identité.
Après Macross Zero il faudra attendre quelques années avant de revoir une nouvelle série Macross. Le 25ème anniversaire de la licence approche et Shôji KAWAMORI veut voir les choses en grand. Cela fait longtemps qu’il aimerait lancer une nouvelle série télévisée, mais conscient des limites de Macross 7, il s’y refuse tant qu’il n’estimera pas possible d’offrir une réalisation digne des OAVs sur le petit écran.
Dans ce sens Macross Zero aura été le premier pas : après le succès de cette dernière série il décide de mettre à profit l’expérience accumulée dessus pour la création d’une nouvelle (et excellente! ) série télévisée Genesis of Aquarion. Cet anime de méchas post apocalyptique à mi-chemin entre Macross et Escaflowne lui permettra ainsi de voir si la technologie est viable pour le format télévisé. Le résultat s’avérant plus que convaincant, c’est donc par une nouvelle série que sera marquée le 25ème anniversaire de Macross, 13 ans après Macross 7.
Le staff de l’équipe retrouvera grand nombre d’habitués des productions SATELIGHT et Shôji KAWAMORI restera le réalisateur en chef de la série. La réalisation au jour le jour sera néanmoins assurée par Yasuhito KIKUCHI qui l’a déjà assisté 2 ans plus tôt sur Aquarion et qui fut réalisateur à la fin des années ’90s du singulier The Legend of Black Heaven… une série sur un chanteur de rock dont la musique servira d’arme pour le sauver le monde d’un conflit galactique. Ca ne s’invente pas !
Le scénario sera quant à lui signé de la main de Hiroyuki YOSHINO (Gundam SEED, Code Geass) tandis que pour le Character Design, Kawamori fait appel à du sang neuf avec Risa EBATA (AKB0048, Last Hope) et Yuîchi TAKAHASHI (FLCL, Gatchaman Crowds). Enfin on retrouvera Yôko KANNO aux musiques qui signera son retour sur la licence après Macross Plus en signant à la fois la bande originale symphonique de la série et ses chansons.
Suite à la diffusion d’une version incomplète du pilote en Décembre 2007 afin de pouvoir signer le début de cette suite pour l’année anniversaire, la série débutera en Avril 2008 pour 25 épisodes.
En tant que série anniversaire – mais aussi production majeure du Studio SATELIGHT – l’objectif de Macross Frontier est double : attirer un tout nouveau public qui ne connait rien de Macross, mais également créer une production qui saura plaire aux vieux fans et jouer sur leur fibre nostalgique.
De ce fait Macross Frontier fait partie de ces productions qui ressemblent à la fois à une suite et une forme de reboot tant la structure et la construction feront souvent écho à la série originale et à ses évènements, et ce jusqu’aux archétypes des personnages principaux qui trouvent tous un écho dans les personnages de la série originale. Il en est de même pour la mise en scène et la composition des plans avec beaucoup de scènes qui ramèneront souvent à des moments mythiques de la série originale.
Mais on ne saurait réduire Macross Frontier à un bête remake déguisé de Macross. Si le fan service et les références aux précédentes séries sont légions (à commencer par un lien plus ou moins évident avec Macross Zero), Frontier se plaît également à prendre parfois les attentes à contrepieds, notamment en emmenant les personnages dans des directions contraire à ce qu’on aurait pu penser. La série n’est pas avare non plus en éléments nouveaux, à commencer par le choix d’offrir une espèce de gros monstres biomécaniques comme ennemis, ou de centrer l’action autour d’une société militaire privée, laissant de côté quelque peu l’armée officielle de la NUNS. Autre point notable, la volonté d’avoir deux idoles au lieu d’une seule même si toutes les deux peuvent quelque part représenter une facette de la Minmay originelle et qu’elles seront bien entendu au cœur du triangle amoureux de la série.
Car bien entendu Macross Frontier respecte scrupuleusement la pierre angulaire de la licence : Méchas, Amour et Chanson. Mais si Frontier tourne la barre un peu plus du côté chanson que la série originale, la série propose surtout un équilibre quasi parfait entre les trois éléments, avec des moments d’anthologie constants où chansons et action entrent en osmose d’une façon que seul KAWAMORI sait faire.
La grande réussite de la série c’est que malgré son fan service constant, il est fait d’une façon non invasive qui ne laisse pas sur le carreau le nouveau venu, et la série reste probablement à l’heure actuelle le meilleur point d’entrée pour qui veut découvrir l’univers Macross.
La diffusion de la série mènera à un très gros carton au Japon, appuyé par d’excellentes ventes de DVDs, de CDs, et de produits dérivés, et la naissance d’une toute nouvelle génération de fans de Macross.