Débuté en 2002 pour les 20 ans de la saga, Macross Zero marquera un tournant dans l’histoire de la série. Bien que toujours réalisée par Shôji KAWAMORI (cette fois-ci seul à la barre), pour la première fois la série ne sera pas réalisée par le Studio NUE (toujours crédité comme créateur et collaborateur mais ne travaillant pas à l’animation) mais par le jeune Studio SATELIGHT dont KAWAMORI est un des directeurs exécutif, et pour lequel il vient de réaliser la première série télévisée du studio un an plus tôt : Earth Girl Arjuna. Ce sera un moment charnière pour la licence vu que SATELIGHT demeurera le studio derrière toutes les futures productions Macross, mais surtout parce que ce sera la première série à abandonner l’animation purement traditionnelle pour une technique d’animation plus moderne mélangeant 2D et CGI à foison.
Dans le staff on retrouvera notamment Hiroshi OHNOGI (l’un des scénariste de la série originale, mais également de The Super Dimension Century Orguss et d’Arjuna) au scénario, mais surtout beaucoup de nouveaux venus comme Takuya SAITO au Character Design et Kuniaki HAISHIMA à la musique. On sent une volonté de démarquer Macross Zero des précédentes productions et de quelque part renouveller la direction artistique de la licence pour cette nouvelle ère à venir.
Comme son nom peut le laisser entendre, Macross Zero se présente comme une préquelle à Macross, une genre très en vogue au début des années 2000s. Pour faire le lien, KAWAMORI a par ailleurs décidé de ramener le personnage de Roy FOCKER, mentor d’Hikaru dans la série originale, et situe la série un an avant celle-ci aux dernières heures de la Guerre d’Unification évoquée au cours de l’histoire originale.
Par certains côté Macross Zero évoque une synthèse des précédentes productions car si l’ambiance ultra-réaliste des débuts rappelle immédiatement le ton de Macross Plus, le série y mêlera bien vite des éléments plus fantasmatiques de Macross 7 mais en mettant totalement de côté le ton décalé et semi-parodique de cette dernière. Et c’est probablement l’une des plus grandes forces de Macross Zero : avoir su mêler avec maestria les aspects les plus réalistes d’un Macross Plus avec les côtés semi-fantastiques de Macross 7. Néanmoins il serait réducteur de limiter Macross Zero à cela, car là encore la série se démarque de ses prédécesseurs, offrant une ambiance unique. Si Macross 7 apportait une dose qu’on pourrait qualifier de paranormal à Macross, Macross Zero lui apporte une belle dose de mysticisme (retrouvable également par le style de musique adopté) au travers l’Ile de Mayan et les légendes de ses habitants, auquel s’ajoute une évidente thématique environnemental comme dans la précédente série de KAWAMORI, Earth Girl Arjuna (à la quelle il ira même jusqu’à faire une petite référence).
Le tout est appuyé par une réalisation exceptionnelle, avec une utilisation habile des méchas en CG permettant une mise en scène et un dynamisme que l’animation traditionnelle aurait eu bien du mal à rendre, et Macross Zero se présenta d’emblée comme l’une des références de cette technologie à l’époque.
Le scénario est plutôt bien amené, et introduira également de nombreux éléments qui gagneront en importance dans les futures productions, appuyant l’importance des évènements de la série. Comme Macross Plus en son temps néanmoins, on émettra un léger bémol pour le dernier épisode qui nous donne l’impression… d’avoir loupé un épisode entre les OAVs 4 & 5, faisant regretter que la série n’ait pas eu un épisode de plus… ou un remontage filmique pour retravailler le montage.
Pour toutes ces raisons néanmoins, Macross Zero demeure à ce jour une oeuvre majeure de la licence.
Macross Zero étant arrivé à l’époque où Harmony Gold s’est “réveillé” et a lancé la production de sa suite de Robotech, The Shadow Chronicles, il fut la première victime des problèmes de droits de la licence. Ce fut aussi la dernière tentative de sortir une série Macross en occident : ADV était à l’époque en discussion avec Big West concernant une sortie sur le sol américain, et avait obtenu une permission de la part d’Harmony Gold. Mais quand le sponsor Japonais appris que l’éditeur américain avait été en contact avec Harmony Gold sur le sujet, ils mirent fin à toute négociation.
Espérons néanmoins une sortie prochaine en occident, cette série n’ayant pas encore annoncée où que ce soit malgré le déblocage des droits.