Si les circonstances menant à la création de Robotech sont globalement connus, le détail des différences entre The Superdimension Fortress Macross et Robotech : The Macross Saga l’est par contre beaucoup moins. Pire que ça même, il y a même souvent un amalgame entre les deux séries auprès du public français où une majorité de gens semblent considérer que la première série de Robotech c’est « à peu de choses près » Macross en version doublée.
Un amalgame par ailleurs largement appuyé par les quelques articles fait sur le sujet au fil des décennies, où Macross est généralement présenté comme la série la moins modifiée, mais également par certaines sorties officielles comme le fait d’avoir présenté Do You Remember Love? comme Robotech : Macross Le Film (une caractéristique spécifique au marché français !) lors de sa sortie en VHS ou l’utilisation de musiques de Macross sur les DVD bien officiels de Robotech de Déclic Image qui en profitait aussi pour inclure une correspondance des noms Japonais.
De ce fait cet amalgame continue à rester bien ancré dans l’inconscient collectif qui voit en Robotech une simple version adaptée de Macross. Mais rien ne saurait plus s’éloigner de la vérité.
Tout le monde ou presque connaît les grandes lignes des changements : les musiques du regretté Kentarô HANEDA (Cobra, Orguss) ont été remplacées par des compositions plus “synthé” (bien que somme toute réussies) d’Ulpio MINUCCI et la Protoculture, élément central et essentiel de tout l’univers Macross, a été transformée en “source d’énergie”. Mais peu de gens semblent réaliser que ce n’est que l’arbre qui cache la forêt et que les changements effectués à Macross lors de sa “transition” en Robotech sont bien plus profonds et insidieux qu’ils n’y paraissent et vont jusqu’à entacher l’esprit même de l’œuvre originale.
Le meilleur moyen de définir Robotech serait le décrire comme une version américanisée à l’extrême de Macross avec tout ce que ça induit de pire.
Dans les grandes lignes la trame est bien entendu identique vu qu’elle suit les épisodes originaux… mais ce ne serait pas si exagéré que ça de dire que ça s’arrête là en termes de similitudes. Quand on compare les deux, difficile de ne pas remarquer immédiatement les changements au niveau des dialogues. La première chose qui frappe en fait, c’est à quel point il y a plus de dialogue dans Robotech. Dès qu’il y a un personnage dans un plan et qu’on ne voit pas son visage, on peut être sûr que Robotech a rajouté du dialogue, et bien souvent d’une utilité et d’un intérêt plus que discutable.
Mais le pire c’est la narration. Dans Macross il y a une extrêmement peu de narration hormis les résumés en début d’épisode par la seiyû de Claudia LASALLE. Dans Robotech par contre ça n’arrête pas. Dès qu’il ne se passe rien à l’écran, le narrateur pointe le bout de nez. Sans arrêt. Là où Macross est parfois une série presque contemplative, nous laissant deviner en musique ou en silence les pensées des personnages et interpréter les évènements à notre guise, c’est tout le contraire dans Robotech où le narrateur arrive toujours avec ses gros sabots dans ces moments-là ou alors, la série nous rajoute en voix-off les pensées des personnages sans vraiment réfléchir à la pertinence de leur propos.
Les dialogues qui n’ont pas été rajoutés par Robotech sont aussi souvent changés et modifiés. On est parfois simplement dans le cadre du travail d’adaptation, mais aussi régulièrement dans du texte qui n’a plus rien à voir avec le dialogue original. Mais le pire c’est qu’au-delà de modifier le scénario, des changements de dialogues se permettent aussi d’altérer la personnalité des personnages, leur développement et leur évolution. Ce n’est heureusement pas systématique… mais ça devient un vrai problème quand cela concerne les personnages principaux.
On ne serait trouver de meilleure illustration que le personnage de Minmay, qui dans Robotech n’a rien à voir avec son équivalent dans Macross. Dans Macross, Minmay une jeune fille adorable et tout ce qu’il y a de sympathique, avec également ses défauts et qui fait parfois preuve d’immaturité mais dont les côtés attachants savent effacer ses défauts. Dans Robotech par contre, Carl MACEK l’a transformée en enfant gâtée insupportable, véritable diva qu’il devient difficile d’apprécier (même si la VF nous offre au moins une excellente interprétation de la talentueuse Joelle GUIGUI là où Reba WEST est imbuvable en VO). C’est parfois subtil, parfois non, mais difficile à ne pas remarquer.
Un exemple typique de cette altération de la personnalité de Minmay se trouve à la fin de l’épisode de l’anniversaire de Minmay : plus tôt dans l’épisode Minmay se montre mécontente que Hikaru/Rick ait oublié son cadeau et qu’il doive à l’abandonner en urgence quand la forteresse est attaquée. Ce dernier va la voir en bas de sa fenêtre pour s’excuser en fin d’épisode. Dans Robotech quand Minmay remarque Rick de sa fenêtre elle s’empresse de lui réclamer son cadeau comme une vraie enfant gâtée sans autre considération ; alors que dans Macross elle dit à Hikaru dit qu’elle ne lui en veut pas pour son départ précipité et qu’elle comprends qu’il est soldat avec des devoirs, ne mentionnant son cadeau que lorsque Hikaru sort la boite de la médaille en demandant alors d’un air enjouée “Oh, c’est mon cadeau, tu y as pensé ?”.
Mais au fil de la série on se rend en fait bien vite compte que Carl Macek devait détester Minmay quand on voit à quel point il a altéré le développement du triangle amoureux et. Dès l’épisode 7 Robotech nous déclare de but en blanc, et sans réelle logique, par sa narration de fin que Rick est de plus en plus attiré par Lisa et bien évidemment on va jouer dessus constamment dans le reste de la série et les dialogues non altérés entre Rick et Lisa doivent se compter sur les doigts de le main (exemple flagrant : le message codé que Rick envoie avec les loupiotes de son vaisseau à Lisa quand elle retourne sur terre qui tient presque de la déclaration d’amour dans Robotech). MACEK nous tisse donc immédiatement un lien profond entre les deux personnages alors qu’il est inexistant dans Macross où le développement de leur relation est beaucoup plus lent, marquant surtout l’apparition d’une forte amitié entre eux au fil de la première partie de la série. Le fait est que Hikaru est amoureux de Minmay et que ce n’est qu’après qu’elle lui ait dit avant la bataille contre Bodolle Zer qu’elle ne l’a toujours considéré que comme un ami que ses sentiments pour Misa vont réellement se développer dans la seconde partie, alors que dans Robotech on en est à se demander pourquoi Rick fait une déclaration à Minmay avant la bataille vu qu’il semble surtout en pincer Lisa. Rick et Lisa diffèrent aussi quelque peu de leurs homologues de Macross, même si c’est loin d’être aussi prononcé que pour Minmay.
Mais bien sûr, en dehors des personnages l’autre changement majeur concerne le scénario et la façon dont il a été altérer avec d’une d’assurer une « continuité » avec les autres séries. Difficile de voir l’altération de la Protoculture comme autre chose qu’un changement majeur et radical vu à quel point tout l’univers de Macross repose dessus. En en faisant une forme d’énergie et cherchant à relier tout ça aux autres générations, c’est tout le background et la conception de l’univers qui changement fondamentalement.
Mais le coup de grâce est vraiment donné par l’ambiance de deux séries, dû à la fois aux choix musicaux et aux thèmes. Si Macross ne manque pas de moment de bravoure, la série offre bien souvent une ambiance très mélancolique, parfois romantique et contemplative également, appuyant les aspects tragiques de l’histoire. En comparaison, Robotech plonge immédiatement le spectateur dans une ambiance patriotique et héroïque, appuyant en premier lieu les scènes d’actions et les combats héroïques de la Robotech Expedition Force (sic). Alors certes, Robotech n’efface pas les moments sombres et tragiques pour autant, mais le changement de ton laisse à la série un ton et un message différent.
Et on ne saurait trouver de meilleure illustration de la différence entre Macross et Robotech que l’épisode 27, alors que Minmay entonne son ultime chant lors de la dernière bataille contre les forces de Bodolle Zer/Dolza. Dans Macross, Minmay entonne la magnifique “Ai Wa Nagareru” chanson antimilitariste et véritable hymne à la paix. Dans Robotech, Minmay nous chante “We Will Win”, chant patriotique et guerrier encourageant les troupes à se battre de tout leur cœur pour vaincre l’ennemi. Difficile de voir cette chanson (qui ironiquement est sans doute la seule chanson potable de Minmay de tout Robotech) autrement que comme une insulte à tout ce que représente et a toujours représenté Macross et résume simplement le “problème” central de Robotech vis à vis de Macross : une trahison totale de l’esprit de la série. Macross a toujours été un hymne contre la guerre – dans Robotech cet aspect est mis bien trop en retrait alors qu’il est cœur même de Macross et de ses suites.
Et si on rajoute à cela la censure (maigre mais bien présente et qui se remarque) de pas mal de petites scènes par ci et par là… (notamment celle à connotation sexuelles comme Roy qui reluque toutes les filles qui passent) vous avez la démonstration de pourquoi Robotech n’est pas simplement une version traduite de Macross avec « quelques modifications » mais bien une nouvelle production qui n’a fait que lui voler son animation.
Alors le but de cette analyse n’est pas de dire qu’il faut détester Robotech, libre à chacun d’apprécier ce qu’il veut et l’aspect nostalgique de la licence n’est pas à sous-estimer, mais simplement d’illustrer le massacre artistique que représente la production américaine et à quel point ces deux productions sont différentes.
C’est donc pourquoi il faut mettre un terme à tout amalgame entre Macross et Robotech.
Si nous sommes avant tout une page Macross, on ne va non plus être sectaire et bannir toute référence à son cousin d’autant qu’un peu d’historique ne fait pas de mal, surtout considérant la portée en France du nom Robotech – qui, il faut bien l’avouer, est bien plus connu que celui de Macross.
Un petit historique pour commencer : au milieu des années ‘80s, Harmony Gold veut se lancer dans l’importation d’animes aux USA, le marché étant encore quasi inexistant outre-Atlantique à quelques exceptions près comme Gatchaman/La Bataille des Planètes. Dans ce but, ils engagent le producteur Carl MACEK qui désire sortir aux USA une série japonaise qui lui a tapé dans l’œil : The Super Dimension Fortress Macross.
A l’origine MACEK à l’intention de sortir Macross tel quel sur le sol américain et un premier volume contenant les trois premiers épisodes sort même en VHS avec une adaptation fidèle de la série originale : c’est tout juste si quelques noms sont changés (Hikaru ICHIJÔ devenant par exemple Rick YAMADA) et qu’un nouveau générique en anglais est composé. Mais Harmony Gold est rapidement intéressé par la diffusion de la série à la télévision et surtout en syndication au vu des bénéfices de taille que ça peut rapporter. Macross se retrouve ainsi face à un problème de taille : la série ne fait que 36 épisodes alors que la syndication nécessite un minimum de 65 épisodes.
C’est là que Carl MACEK a l’idée (qui en fera soit un génie, soit l’antéchrist – c’est selon) d’associer Macross à deux autres productions japonaise de la TATSUNOKO, The Super Dimension Cavalry Southern Cross (série faisant partie de trilogie « Super Dimension » de Tatsunoko, mais qui contrairement à Macross et Orguss n’est pas le fruit du Studio NUE) et Genesis Climber Mospeada (série du studio ARTMIC largement inspirée de Macross avec des méchas similaires et une part belle laissée à la chanson et qui a pour scénariste Sukehiro TOMITA, co-scénariste de Do You Remember Love? mais surtout futur scénariste de Macross II et Macross 7). Mais le choix plus surprenant de MACEK, c’est que plutôt de que de créer une forme d’anthologie avec trois séries vendues sous une même marque, il décide de les réécrire dans l’idée de former une grande saga spatiale sur trois générations, la légende voulant même qu’il regardait les trois séries sans le son afin de trouver des points d’accroches et écrire les dialogues des trois générations.
Il créé ainsi des liens entre les personnages et les évènements des trois animes, va même à en changer les lieux de l’action (ainsi alors que Southern Cross se déroulait dans une lointaine colonie sur la planète Glorié, l’action de Robotech Masters est transposée sur Terre) et poussant le vice jusqu’à intégrer des scènes de Southern Cross durant le dernier arc de Macross Saga pour rendre la transition plus crédible. Pour parachever le tout, une nouvelle bande originale est composée pour les trois générations par le compositeur Ulpio MINUCCI afin d’uniformiser musicalement la série, et de nouvelles chansons en langue anglaise sont écrites pour Minmay (dans Macross) et Lancer (dans Mospeada).
Il faut le dire le procédé, artistiquement parlant, est pour le moins discutable. Certes les Américains, tout comme les Français d’ailleurs, n’ont jamais été les derniers à faire des modifications sur les séries animées importées (merci DIC, Saban & cie) : censures, changements de noms, de musiques, parfois de points scénaristiques, mais rarement cela sera allé aussi loin que pour cette trilogie (Carl MACEK tentera d’ailleurs, sans succès, de réitérer le principe en mixant Albator 78 et la Reine du Fond des Temps, deux créations du grand Leiji MATSUMOTO, en une seule série quelque années plus tard).
Mais il est difficile de notre point de vue francophone qui était déjà en plein boum de la Japanim’ depuis Goldorak et Albator de saisir tout l’impact de la série aux Etats-Unis. Robotech est certes culte en France mais c’est sans commune mesure avec son succès outre-Atlantique car Robotech a réellement fait l’effet d’une bombe, initiant toute une génération de kids américains à l’animation japonaise, faisant qu’elle reste encore aujourd’hui une licence chérie du public US. Le carton fut sans appel, et le succès de la série fut appuyé par celui du merchandising, entre jouets, adaptations (et histoires inédites !) sous forme de comics et d’une longue série de roman, tout avait été fait pour assurer le succès de Robotech même s’il faut reconnaître qu’il est en majeure partie dû à Macross qui reste la génération préférée du public, et pas sans raison non plus – il faut notamment reconnaître que Southern Cross est une série bien moins réussie que les deux autres productions qui l’entourent.
Mais au-delà du carton immédiat de Robotech et de ses nombreux produits dérivés, ce qui marquera la licence sur la durée sera surtout son incapacité chronique à se prolonger (en tout cas, sous sa forme initiale de production animée) malgré son succès commercial et une demande pourtant présente du public.
Dès le succès de la série originale, Carl MACEK et Harmony Gold ont dans l’idée de prolonger l’univers de Robotech dès que possible. La première tentative sera par la « création » d’un film associé à la série sous la houlette de Cannon Films et qui héritera du titre Robotech : The Untold Story. Après avoir envisagé d’acheter et doubler Do You Remember Love?, mais se heurtant à un refus de Harmony Gold pour d’obscures ‘raisons politiques’, MACEK se tourne alors vers une adaptation de Megazone 23, une courte série d’OAVs de la TATSUNOKO mêlant chanson et moto transformable. Hasard ou non, elle fut d’ailleurs réalisée par Noburo ISHIGURO et dessinée par Haruhiko MIKIMOTO qui avaient tout deux le même poste sur Macross. Mais des conflits avec Cannon Films (qui trouvait que la série avait ‘trop de filles’ et ‘pas assez d’action’) et la TATSUNOKO (qui refusa le plan initial de MACEK d’en faire une histoire parallèle à Macross) menèrent au final à la création d’un remontage maladroit mélangeant la série d’OAVs, des passages de Southern Cross et un fin inédite animée par la TATSUNOKO. Le résultat final ne convainc pas le distributeur (qui y voit un film trop adulte alors qu’ils visaient un public d’enfant) ni le public lors d’une sortie limitée au Texas, ce qui amène le distributeur a annuler toute sortie national. Le film n’aura d’ailleurs droit qu’à une sortie limitée dans quelques pays où il passera inaperçu et sera rapidement oublié et effacé du canon, ne voyant jamais de réédition sous quelque format et n’existant plus que sous la forme de reconstructions de fans. La majorité du public de Robotech n’ayant d’ailleurs même pas conscience ce que ce film ai jamais existé.
Mais cet échec ne mettra pas à terme aux ambitions de Harmony Gold et de Carl MACEK qui désirent continuer l’univers de Robotech via une nouvelle série télévisée. Ce dernier avait même une vision très ambitieuse sur le long terme, imaginant des Robotech II, III, IV, V (!) sur des centaines d’épisodes, pour un final qui « bouclerait la boucle » via un imbroglio temporel ramenant au premier épisode de The Macross Saga (idée qui sera ensuite reprise en partie par la série de romans de Jack McKinney et le récent reboot de la série sous forme de comics). Mais chaque chose en son temps, la production est alors lancée en association avec la TATSUNOKO de Robotech II : The Sentinels, une série de 65 épisodes qui pourrait ainsi être diffusé immédiatement en syndication. Le concept est simple : faire une suite directe à la partie Macross qui suivra les aventures des personnages phare de la série (que tout le monde à l’époque avait déjà envie de revoir, y compris parmi les fans de Robotech) à bord du SDF-3 alors qu’ils partent à la recherche des créateurs des Zentradiens et tombent sur une nouvelle menace. On aurait pu penser que tout était là pour assurer un succès à venir… jusqu’à ce que MACEK (qui n’avait jamais produit de série animée avant) se heurte à la réalité. Les soucis de production commencent alors que les scénaristes japonais choisis par le Tatsunoko (Sukehiro TOMITA et Hiroshi OHNOGI, excusez du peu !) pensant à l’origine être engagés pour écrire une suite de Macross se retrouvent perdus par les différences entre la série originale et Robotech, amenant l’écriture à être transférée à des scénaristes américains. On ne peut pas vraiment dire non plus que la studio Japonais ait confié à la réalisation de cette nouvelle série à des pointures, le résultat offrant notamment des designs ayant bien du mal à évoquer les personnages iconiques de MIKIMOTO. Mais ce qui achèvera ce projet de série sera l’effondrement du cour du yen au milieu des années ‘80s qui mènera le sponsor principal de la série, le fabriquant de jouest Matchbox, a retiré son financement, sonnant ainsi le glas de The Sentinels. Au final tout ce qui sortira sera une unique « film » en VHS montant à la suite les trois épisodes produits par le studio Japonais accompagnés de quelques scènes de Macross et de Southern Cross. Le résultat ne convaincra pas le public que du fait de sa réalisation médiocre (accompagnée par une musique de MINUCCI bien moins inspiré que sur la série originale) même si le scénario de cette saga avortée continuera à intriguer les fans de Robotech pour les décennies à venir. Malgré tout, The Sentinels aura droit à une adaptation complète dans ses grandes lignes sous la forme de comics et du dernier arc de la série de romans (5 tomes tout de même !).
(Pour la petite anecdote, quand Robotech II se vit doté d’une version remasterisée en DVD en 2011, elle se vit avortée des tous les flashbacks issus de Macross. Un bon rappel de l’impact du procès entre TATSUNOKO et BIG WEST en 2004. )
Après cet échec retentissant, tant Harmony Gold que Carl MACEK se détournèrent de toute nouvelle production de Robotech, ce dernier fondant l’éditeur Streamline Picture qui continua à importer de nombreux animes sur la marché américain, permettant notamment aux USA de découvrir Akira et les films de Hayao MIYAZAKI. Robotech continua néanmoins d’exister pendant ce temps sous la forme de produits dérivés dont quelques comics et romans. Il faudra attendre la fin des années 90s pour que Harmony Gold et Carl MACEK lancent un nouveau projet : Robotech 3000.
Convaincu par les succès relatifs de Voltron : The Third Dimension et Roughnecks : The Starship Troopers Chronicles, Harmony Gold décide de produire une série en CGI et fait appel au studio Netter Digital, connu pour son travail sur les dernières saisons de la série Babylon 5. Comme son nom le suggère, la série se passe mille ans après l’originale, afin d’éviter de s’encombrer avec la continuité jugée ‘compliquée’ de l’œuvre originale. Mais la réaction glaciale du public lorsque le projet est révélé au public par une bande annonce lors d’une convention en Juin 2000, cumulée à la faillite peu avant de Netter Digital qui s’était jamais remis financièrement de l’annulation du spin-off de Babylon 5, Crusade, amènera Harmony Gold a annuler le projet après une vague tentative de le transformer en anime traditionnel chez TATSUNOKO mais qui ne dépassera pas la réalisation de quelques concept arts alors qu’une nouvelle direction prit place au sein de Harmony Gold et qui décida de relancer Robotech dans une nouvelle direction et surtout : se passer de Carl MACEK.
Et cette nouvelle direction aura pour le moins marquée l’histoire… vu qu’elle sera directement responsable des longs conflits de droits entre la société américaine et Big West et du blocage de Macross hors Japon. La raison en devient vite évidente : Harmony Gold veut voir les choses en grand et relancer Robotech en grande pompe – hors de question donc de voir la licence originelle venir faire de l’ombre à leurs futurs projets, d’autant que Macross II et (surtout) Macross Plus avaient fait forte impression sur le marché US la décennie passée et que BIG WEST venait tout juste d’annoncer Macross Zero.
Exit Carl MACEK, c’est le jeune Tommy YUNE, qui s’est fait connaître sur le marché du comics durant les années ‘90s par son style très inspiré des mangas, qui devient le directeur créatif de Robotech chez Harmony Gold. La première étape de ce revival de Robotech passe par la signature d’un contrat avec l’éditeur WildStorm Productions (dont YUNE est justement un transfuge) pour la création de nouveaux comics liés à Robotech en commençant par ailleurs par une préquelle centrée sur Roy Focker… car à défaut de permettre à Macross Zero de sortir aux USA, l’éditeur n’a aucun état d’âme à surfer sur sa sortie récente. Mais le point central de ce revival sera l’annonce pour les 20 ans de Robotech d’une toute nouvelle production animée, Robotech : The Shadow Chronicles qui sortira en 2006.
Alors que beaucoup de fans auraient voulu une nouvelle adaptation de The Sentinels, c’est au contraire une suite directe à la série originale qui est annoncée avec The Shadow Chronicles, reprenant là où s’est arrêté la série originale avec la disparition du SDF-3 de Rick Hunter et Scott Bernard partant à sa recherche. Si l’ambition initiale était de lancer une nouvelle série télévisée, le projet prend finalement la forme d’un long métrage annoncé d’emblée comme l’introduction à une nouvelle saga Robotech. On y retrouve de nombreux personnages des trois précédentes générations, ainsi que leurs voix originelles dans la mesure du possible, et on annonce même Mark Hamill dans le cast : rien que ça ! Tommy YUNE sera lui-même réalisateur du film qui sera produit par le studio Korréen DR Movie, surtout connu pour son travail de sous-traitance auprès de grosses productions japonaises et américaines. Et à l’instar de Macross Zero, le résultat sera un mélange de CG en Cell Shading pour les méchas et d’animation traditionnelle. Pour bien marquer le coup, une préquelle en comics scénarisée par YUNE est également annoncée, même si elle semble surtout servir de prétexte pour tuer tous les personnages de Macross que Harmony Gold n’a plus le droit d’utiliser en animation.
Le résultat aura un accueil pour le moins mitigé autant auprès des critiques que des fans. La réalisation est inégale et souffre d’une 3D très visible et d’un style graphique en mode gros nichons bien loin de la série originale, un résultat qui sera loin de faire l’unanimité même si le film bénéficie d’une belle animation 2D au contraire de The Sentinels. Le scénario ne convainc pas non plus les fans, pas plus que la nouvelle menace introduite par le film. En plus de ça, les conflits de droits avec Big West se retrouve bien visibles : aucune référence à Macross Saga ou à ses évènements ne sont présentes de tout le film, Rick Hunter est le seul personnage issu de cette première génération et n’a droit qu’à une très courte apparition (et ce avec un design qui ne ressemble en rien à son modèle) et quand on nous introduit une nouvelle fille de Max et Mirya, le mot Zentradien n’est jamais prononcé. Mais malgré le tout le film est un succès commercial marqué par de bonnes ventes en DVD et les fans restent dans l’expectative d’une suite. Un second volet sous le même format, Robotech : Shadow Rising est ainsi rapidement annoncé… et n’a toujours pas donné signe de vie quinze ans plus tard.
Et la raison plus ou moins officieuse, mais plus ou moins confirmée est simple : la vente par Harmony Gold des droits de Robotech à Warner Bros en 2007 pour la réalisation d’un film live. Un film qui n’a toujours pas été réalisé quinze ans plus tard non plus. Et de toute évidence une clause empêche Harmony Gold de réaliser une nouvelle production totalement inédite de Robotech tant que ce film n’est pas sorti. Une situation dans laquelle s’était déjà retrouvée le studio TOEI Animation suite à la vente des droits de Dragon Ball Z à 20th Century FOX à la fin des années ‘90s et qui ne s’est débloqué qu’après la sortie du tristement célèbre Dragonball Evolution. De fait dans l’incapacité de pouvoir réaliser leur suite, il ne reste plus qu’une seule solution à Harmony Gold : trouver un loophole, une faille dans le contrat.
Et cette première faille sera la « réalisation » d’un nouveau projet, dernière idée lancée par Carl MACEK avant son décès en 2010, l’adaptation pour Robotech de l’OAV Mospeada : Love, Live, Alive une OAV musicale sortie un an après la série originale, mélangeant scène issue de la série et animation inédite sur fond des chansons de Yellow Belmont, un peu l’équivalent pour Mospeada de Macross Flashback 2012, et qui par sa nature n’avait pas intéressé la société américaine à l’époque. Harmony Gold lance ainsi la production d’une version américaine sous la houlette de Tommy YUNE, mais au lieu de se contenter de reprendre l’OAV tel quel, il est remonté avec l’ajout d’autres scènes de la série mais aussi un peu d’animation inédite servant à faire le lien entre les générations. Sorti finalement en 2013, Robotech : Love, Live, Alive restera à ce jour la dernière production animée liée à Robotech.
La seconde tentative d’exploiter une faille, sera le lancement d’un Kickstarter en 2014 pour la création du pilote d’un projet appelé Robotech Academy et destiné à une diffusion en ligne, format à priori non couvert par le contrat avec Warner Bros. Basé sur des notes et idées laissés par Carl MACEK, c’était un projet censé se concentrer sur les enfants des héros dans la dite « Academie » en parallèle à l’histoire de The Sentinels alors que les dits enfants se retrouvaient projetés dans une région inconnue de l’espace après un saut hyperspatial accidentel suite à l’attaque surprise d’un ennemi inconnu. Un pitch d’une grande originalité donc. Mais que ce soit à cause d’un manque d’intérêt pour ce projet en particulier ou d’une baisse de popularité et d’intérêt devant un fandom vieillissant, le projet fut annulé avant la fin de son KickStarter quand il devint apparent qu’il n’atteindrait pas les 500 000$ demandé pour la réalisation du pilote. Malgré les assurances de Harmony Gold qu’ils chercheraient un autre moyen de financement en cas d’échec, le projet n’est pas réapparu depuis.
Quant au film live ? Malgré un changement de studio, passant de Warner Bros à Sony en 2015, le projet enchaîne les scénaristes et réalisateurs qui s’y cassent les dents depuis la vente des droits, et ce malgré quelques grands noms associés comme Tobey Maguire, Lawrence Kasdan, James Wan ou même Leonard DiCaprio. C’est tout juste si le dernier réalisateur en date Andy Muchietti (It, The Flash) a mentionné que Robotech était une licence « compliquée » suggérant se dont tout le monde se doute : la difficulté (pour ne pas dire l’impossibilité) d’adapter Robotech tout en sachant qu’il leur était interdit d’utiliser quoi que ce soit en lien avec Macross.
Ces dernières années Robotech n’a ainsi donc continué à exister que par ses produits dérivés : des jouets bien entendus, mais aussi divers jeux de plateau et surtout la sortie d’une nouvelle série de comics offrant une forme de reboot pour le moins surprenante de la série originale.
Mais il convient de conclure en évoquant bien entendu que la situation a maintenant changé avec l’accord passé entre Harmony Gold et Big West zn 2021 pour le futur de leurs licences respectives. Accord qui définit sans ambiguïté ce que Harmony Gold peut utiliser ou non de Macross dans Robotech, mais également que Big West n’amènera aucune opposition à la réalisation du film live de Sony. De là à supposer que le géant nippon a taper du poing sur la table pour mettre tout le monde d’accord, il y a pas que nous éviterons de franchir… pour l’instant.
Depuis les choses ont d’ailleurs commencé a bouger du côté de Robotech avec l’annonce et la sortie d’une intégrale remasterisée en HD de la série originale chez Funimation (qui appartient justement… à Sony), à la fois en Streaming et en Blu-Ray. Mais il est encore bien trop tôt pour dire si cela débloquera la situation concernant l’adaptation en live de la série, et mènera Harmony Gold a créer de nouvelles productions animées, ces derniers ayant prouvé depuis 35 ans leur absence de compétence sur le sujet.
En France, Robotech nous est arrivée en 1987 où la série fit les grandes heures de feu-La Cinq et obtint rapidement son statut de série culte dans la mémoire du public. Cette version avait l’avantage d’être dotée d’un excellent doublage français, bien meilleur il faut le dire que le doublage américain originel, même si elle nous offrait aussi un générique chanté par Bernard Minet.
Curieusement, la série fut très peu rediffusée et n’eut droit qu’à une rediffusion incomplète dans le Club Dorothée quelques années plus tard, qui cessa la diffusion sans explications à quelques épisodes de la fin de Macross à la frustration de nombreux fans. Il fallut attendre que l’éditeur Kazé annonce la sortie de la série en VHS en plein boom du marché vidéo en 1997 sous format unitaire… mais même ainsi l’éditeur ne dépassa pas Macross : La Saga laissant sur leur faim les fans curieux de rédécouvrir les deux autres générations. Il faudrait attendre deux ans de plus que l’éditeur Déclic Images récupèrent les droits de Robotech et sortent ainsi les trois générations directement en coffret VHS avec l’intégrale de chaque série pour un prix bien moindre que le format unitaire. Cette sortie sera suivie dans la foulée par une rediffusion complète à la télévision sur la chaîne Game One en 2001 alors que la même année l’éditeur ressortira l’intégrale en trois coffrets DVD. Par la suite les droits passeront chez TF1 Video qui rééditera la série en DVD à son tour en 2005.
C’est aussi chez TF1 Video que sortit en 2010 Robotech : The Shadow Chronicles, à la fois en DVD et Blu-Ray. Contrairement à la version originale, on ne retrouvera par contre aucune voix de la VF d’époque.
Quant aux autres productions estampillées Robotech elles restent à ce jour inédites en France.
Alors que tout le monde attends désespérément une suite, il faudra attendre 1987 pour que les fans reçoivent un petit os à ronger de la part de Studio NUE sous la forme de The Superdimension Fortresse Macross : Flashback 2012.
Loin d’une suite, c’est au final une OAV musicale de 30mn qui est offerte au public reprenant dix chansons de Minmay sous la forme de clips musicaux composés de montages sur des images de la série et du film.
Le point qui fait cet OAV aura néanmoins marqué le public, c’est la présence de quelques scènes inédites au début et la fin de l’OAV montrant le concert d’adieu de Minmay et surtout son départ au côté de Misa et Hikaru à bord du Megaroad-01, un élément particulièrement important du lore de Macross… dont nous attendons toujours le fin mot de l’histoire 35 ans plus tard.
Un point de détail intéressant à connaitre néanmoins c’est que le départ en question devait à l’origine clore la série originale mais ne put se faire faute de temps et de budget. De même : le concert de Minmay devait clore le film, mais n’avait pu être réalisé à l’époque – ce dernier sera néanmoins réintégré plus tard dans DYRL avant le générique de fin à partir de la version DVD du film.
Devant le carton surprise de la série, il fut rapidement décidé de mettre en chantier la réalisation d’un film qui sortira en 1984. Le phénomène n’avait rien de nouveau à l’époque, pas plus que la décision de faire de ce film une version condensée de l’histoire de la série.
Mais à la différence par exemple du premier film de Yamato, ou de la trilogie Gundam de Yoshiyuki TOMINO, qui se présentaient sous la forme d’un remontage du meilleur de leurs séries respectives accompagné de nouvelles séquences d’animation, il fut décidé de faire un nouveau film composé exclusivement d’animation inédite qui repense entièrement l’histoire originale pour ce nouveau format.
A la barre on retrouve la même équipe, à la différence que Shôji KAWAMORI hérite du poste de co-réalisateur aux côtés d’ISHIGURO, faisant de ce film sa première réalisation. Et le travail de fond va beaucoup plus loin que ce genre de film résumé le font d’habitude vu qu’on est devant une pleine réimagination aussi bien visuelle que scénaristique (un procédé que KAWAMORI réutilisera souvent par la suite, notamment pour les films d’Escaflowne et d’Aquarion).
Le résultat est un véritable chef d’oeuvre cinématographique. Là où la série était d’une réalisation très inégale, la réalisation technique de ce film est exceptionnelle pour l’époque. Fruit de la collaboration entre 20 studios d’animations, ce fut l’un des premiers films d’animation à gros budget du Japon, et le résultat se voit à l’écran. S’il serait peut-être excessif de dire que le film n’a pas pris une ride, il reste très impressionnant visuellement même près de 40 ans plus tard.
Le scénario n’est évidemment pas aussi poussé que la série, mais il se focalise complètement sur le concept de base qu’a imaginé KAWAMORI : une histoire d’amour sur fond de musique et de guerre spatiale. On ne saurait le prendre comme remplacement tant certains concepts diffèrent radicalement de la série originale (à commencer par la nature des ennemis Zentradi et de la Protoculture), mais il est un complément indispensable pour les fans de celle-ci, et surtout un excellent film largement autosuffisant.
Au delà de sa qualité intrinsèque, Do You Remember Love? est aussi une œuvre fondatrice de par son influence encore majeure à ce jour sur l’univers Macross et des longs débats entre fans que son existence lancera concernant le canon Macross.
En effet là où la série est généralement considéré comme le canon principal pour tout un tas de raison trop longue à détailler ici, le film se présente à côté de ça comme l’influence visuelle majeure de l’univers (et ce y compris dans la préquelle de la série originale, Macross Zero) et marquera la première apparition de beaucoup d’autres éléments qui seront réutilisé par la suite (comme la langue Zentradi) faisant qu’il est presque impossible de dissocier la série originale du film en terme d’importance dans le canon officiel.
D’ailleurs le film de Macross est généralement considéré au sein de l’univers Macross comme une sorte de « film dans le film » sorti en 2031 célébrant l’armistice de Guerre Spatiale (même si en fait… c’est un peu plus compliqué que ça), mais il serait très réducteur de réduire cette merveille bien réelle à cela.
En France le film fut doublé au début des années ’90s avant de sortir finalement chez Manga Power, puis Shuriken Video en 1994 (un label vidéo d’AB Production se voulant pour les passionnés) sous le titre Macross: Robotech Le Film (sic). Si le doublage restait relativement correct (on y retrouvait notamment l’excellent Mark Lesser dans le rôle d’Hikaru) c’est au niveau de la traduction que le bât blesse.
Basée sur la version internationale Super Spacefortress Macross produite par Big West (qui mena à la création d’une version amputée de 30mn très célèbre outre atlantique, Clash of the Bionoids), la version français se retrouve avec dialogues bien souvent fantaisistes (le sommet étant atteint avec les délirants “Emigrants de l’Espace” ), une romanisation médiocre des noms de personnages (Hikaru qui devient Hikari, Foster pour Focker, Glovak pour Global, Mingmei pour Minmay, et j’en passe…), et une des chanson qui est curieusement remplacée par un chant en anglais au milieu du film. Malheureusement c’est la seule version qui fut jamais disponible en France (si on l’excepte une diffusion en salle en VOSTF lors du Cycle Cinemanga de Kaze à la même époque) et au vu de la situation pour le moins compliquée au niveau des droits du film, ce pourrait rester la seule pendant encore longtemps…
La saga Macross a débuté en 1982 avec la première série The Super Dimension Fortress Macross, œuvre emblématique de la saga mais aussi de l’animation Japonaise. Imaginée à l’origine comme une série semi-parodique du genre “mécha réaliste” intitulée Battle City Megaroad, le ton changea radicalement au fil de la création effective de la série pour virer plus vers le space opera. Prévue à l’origine pour durer 48 épisodes, une perte de sponsor réduisit le nombre d’épisodes à 24… jusqu’à ce que le carton surprise amène Big West à accroître le nombre à 36 épisodes après seulement trois épisodes de diffusés !
Si la série fut avant tout un travail collaboratif du Studio NUE, son créateur reconnu reste le talentueux Shôji KAWAMORI (connu plus récemment pour avoir créé des séries comme Escaflowne, Aquarion, AKB0048 ou Junchiki no Pandora/Last Hope) également mécha-designer de la série et créateur du chasseur transformable Valkyrie qui est l’une des bases de cette saga et l’un de ses symboles les plus emblématiques.
Bien que le Studio NUE était essentiellement constitué de novices à l’époque (dont le non moins talentueux Haruhiko MIKIMOTO qui fut le Character Designer attitré de Macross pendant longtemps) c’est le vétéran Noburo ISHIGURO qui en assurera la réalisation. Habitué aux sagas spatiales (il fut le réalisateur des trois séries de la mythique licence Space Battleship Yamato et plus tard du non moins mythique Legend of the Galactic Heroes), il n’est sans doute pas étranger au côté odyssée spatiale de cette première série. Et comment ne pas citer non plus les magnifiques musiques du regretté Kentarô HANEDA (qui signera un an plus tard les musiques de The Superdimension Century Orguss du même Studio NUE mais qui est surtout connu par chez nous pour son travail sur Space Adventure Cobra) ?
Mais cette série posera surtout les bases de ce qui portera toujours la saga Macross au fil des ans : méchas, amour et chanson – ces trois ingrédients sont un peu la sainte trinité de la licence Macross et continuent à la caractériser à ce jour. Le dosage peut varier, mais ils sont toujours bel et bien présents comme éléments centraux de chaque production. En terme de chansons, Macross fut même un véritable précurseur dans l’industrie japonaise en associant aussi directement et intimement idole, animation et marketing, propulsant ainsi la toute jeune Mari Iijima au rang de star. Si on avait déjà vu quelques fois des idoles être utilisées sur des animes, c’est la première fois qu’une série servit ainsi de tremplin à une carrière de chanteuse… une procédé encore associé aux séries modernes de Macross où des castings gigantesques sont lancés pour trouver la nouvelle idole de l’histoire !
Il y a aussi souvent ce réflexe de vouloir comparer la saga Macross à ce que beaucoup perçoivent comme son concurrent direct : Mobile Suit Gundam – mais il faut avouer qu’en vérité les deux sagas ne sauraient être plus différentes en dehors de leur utilisation du mécha comme arme conventionnelle. Dans un sens j’ai toujours trouvé que les deux étaient radicalement opposé dans leur approche, là où Gundam serait souvent plus cérébral et orienté sur le côté politique et les manipulations que cela entraîne, Macross reste toujours plus porté sur l’émotion et les personnages – portant souvent tout autre considérations au second plan, parfois il faut l’avouer au détriment de la trame narrative.
Si la réalisation technique de cette première série a très mal vieilli en dehors de quelques perles ci et là (dont le mythique épisode 27 marquant la fin de la guerre), elle n’en reste pas moins un classique du genre.
Malheureusement on connaît surtout en France Macross via sa version Robotech… qui non content de massacrer la série en l’associant à deux autres productions sans rapport, en trahit surtout complètement l’esprit.